Déclaration sur le blasphème et l’apostasie

Nina Sankari, Maryam Namazie et Fauzia Ilyas aux Journées athées 2017 à Varsovie

Déclaration sur le blasphème et l’apostasie adoptée par les participants de l’événement « Journées athées 2017 – Pour le Droit de Choisir »

Nous constatons une augmentation alarmante de la persécution des libres penseurs accusés de blasphème et d’apostasie. Depuis un mois seulement :

  • L’athée ex-musulman H. Farook, père de deux enfants, a été violemment haché et tué en Inde.
  • En Iran, la peine de mort imposée à Sina Dehghan, 21 ans, accusé d’avoir « insulté le prophète », a été confirmée par la Cour suprême. Ses co-accusés, Sahar Eliasi et Mohammad Nouri, ont aussi été reconnus coupables d’avoir diffusé du contenu « anti-islam » sur des médias sociaux. Nouri a reçu la peine de mort tandis que Eliasi a d’abord écopé d’une peine de sept ans de prison ; sa sentence a été réduite à trois ans en appel.
  • Au Pakistan, Ayaz Nizami et Rana Noman on été arrêtés par le gouvernement le 22 mars sous des accusations de blasphème. À la suite de l’arrestation, #HangAyazNizami a connu une tendance sur Twitter. Ces événements ont suivi la requête formulée par le gouvernement du Pakistan auprès de Facebook et Twitter, leur demandant d’aider à identifier des cas possibles de blasphème dans le but de persécuter les auteurs ou procéder à leur extradition.

Évidemment, le fait de devenir libre penseur ou athée — que ce soit en public ou en privé — ne constitue aucunement une « insulte » pour l’islam ou pour n’importe quelle autre religion. Ce n’est que l’exercice d’un droit fondamental à la liberté de conscience.

D’ailleurs, la critique des religions, y compris l’islam, son prophète ou son dieu, ne représente pas de l’« islamophobie ». Ce n’est que l’exercice d’un droit fondamental à la liberté de expression.

Au contraire, ce sont ceux qui « punissent », emprisonnent ou incitent à la violence contre les libertés de conscience et d’expression, ou qui empêchent ces libertés par la force, qui sont les véritables criminels, pas ceux et celles qui exercent leurs droits fondamentaux.

Nous exigeons l’abrogation de toute interdiction du blasphème ou de l’apostasie — que ce soit de facto ou de jure. Ceux qui se préoccupent davantage de l’« offense » que du meurtre aident ainsi à légitimer la persécution des athées et des libres penseurs à travers le monde. Il est grand temps que les victimes des délits de blasphème et d’apostasie soient protégées contre la persécution et non blâmées pour celle-ci.

Au XXIe siècle, la religion doit céder la place aux êtres humains et aux droits humains.

Varsovie, 2 avril 2017

 

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